22 mars 2020 : Discussions, études et commentaires

Les organismes sont divisés entre inquiétude et espoir


La moitié des salles de spectacles privées pourrait disparaître


Au Québec le 10 avril 2020 les salles de spectacles sont fermées. L’auteur déclare que pour les propriétaires de salles privées, qui ne reçoivent pas de subventions et qui sont actuellement dépouillés de leurs sources de revenus, la durée des restrictions pourrait être une question de vie ou de mort.
Le président et actionnaire du club Soda à Montréal, Michel Sabourin, prévoit la disparition de la moitié des salles de spectacles privées si les mesures se poursuivent tout l’été. Sans source de revenus les structures croulent sous les frais de loyer,de location d’équipement, d’assurances, de chauffage et d’impôts fonciers. Les salles privées ne sont pas associées à une municipalité, un établissement ou un organisme public. Elles ne peuvent compter que sur elles-mêmes. Les propriétaires se regroupent pour échanger leurs données et tenter de trouver des solutions. Le propriétaire du Capitol cible les institutions financières, les villes et le gouvernement provincial pour demander de l’aide. Il souhaiterait un congé de taxes de la part des municipalités.



Référence :

Rémillard, David. « La moitié des salles de spectacle privées du Québec pourraient disparaître ». Radio-Canada.ca. Radio-Canada.ca, 10 avril 2020. https://ici.radio-canada.ca/nouvelle/1692498/salles-spectacle-independantes-quebec-disparition-covid19.


Des artistes se disent confiants de s'en sortir


Afin de comprendre dans quelle mesure les acteurs du milieu de l’art ont connaissance des mesures d’aides d’urgence, l’auteure s’appuie sur un sondage réalisé par le Conseil des arts du Canada (CAC). Ce sondage a été complété par 7500 artistes et organisations.
Mis sur pause en raison de la pandémie du coronavirus, le milieu des arts ne baisse pas les bras. 61% des artistes et des organisations culturelles du Canada ont affirmés que le milieu pourra surmonter la crise grâce aux mesures d’aide du gouvernement. Selon le sondage, 43 % des personnes interrogées ont déjà fait ou comptent faire une demande pour recevoir la Prestation canadienne d’urgence. Parmi les 57 % qui ne comptent pas faire cette demande, 35 % disent ne pas en avoir besoin, 36 % pensent ne pas y avoir droit, 21 % ont donné d’autres raisons et 7 % estiment manquer d’informations. Cependant, si une partie du secteur aura vraisemblablement la capacité de rebondir après la crise, plusieurs organismes risquent de ne pas survivre sans mesures supplémentaires.



Référence :

Caillou, Annabelle. « Des artistes se disent confiants de s’en sortir ». Le Devoir, 14 avril 2020. https://www.ledevoir.com/culture/576940/coronavirus-les-artistes-se-disent-satisfaits-des-mesures-d-aide-du-federal.


"The Post-Covid Concert Hall Catastrophe: Why Audience Attendance is the Least of Our Problems"


La question posée est : Comment présenter la musique à un public dans une salle socialement distanciée ? Financièrement, est-ce même possible ?
Une analyse spatiale et financière montre que la distanciation sociale d’une grande salle de concert serait probablement une catastrophe financière. En effet, une salle de 2 600 places, dans le cadre de la distanciation sociale, ne peut accueillir que moins de 500 personnes. L’auteur prend l’exemple d’une salle symphonique avec les mesures impliquées au public mais aussi à l’orchestre. Si la fréquentation du public se maintient aux chiffres de 2018, seulement environ 25% du public pourrait s’intégrer dans une salle symphonique socialement distanciée. Il s’agit d’une baisse obligatoire de 75 % de la fréquentation du public, sans même tenir compte de l’attitude du public à l’égard de la participation à des spectacles à distance sociale. Pour atteindre le seuil de rentabilité avec les recettes de billetterie de l’année dernière sur le même nombre de concerts, sur la base du plafond de fréquentation abaissé, une entreprise devrait facturer plus de quatre fois le prix des billets de l’année dernière.



Référence :

Finkelstein, Zach. « The Post-Covid Concert Hall Catastrophe: Why Audience Attendance is the Least of Our Problems ». Middle Class Artist, 29 avril 2020. https://www.middleclassartist.com/post/the-post-covid-concert-hall-catastrophe-why-audience-attendance-is-the-least-of-our-problems.


Des études sont menées pour comprendre les comportements des publics


"Which Cultural Entities Will People Return to After Reopening?"


Une étude s'est basée sur la récolte de données auprès de 2299 adultes américains qui se présentent comme des visiteurs probables et/ou historiques d’une entreprise culturelle. L’objectif était de répondre à la question « Vers quelles entités culturelles les gens retourneront-ils après la réouverture ? »
Pour cette étude les auteurs utilisent la mesure d’intention de visites. Elle aide à comprendre la durée probable pendant laquelle la pandémie aura un impact sur les cycles de planification et les schémas de fréquentation des visiteurs. Cette étude révèle que les expériences culturelles qui permettent aux visiteurs une relative liberté de mouvement-et en particulier qui comporte des espaces extérieurs-bénéficieront probablement d’une demande accrue. Toutefois, les expériences impliquant des espaces clos avec peu de mouvement des visiteurs (telles que les arts de la scène) indiquent une potentielle baisse de la demande. La vulnérabilité de l’audience face au virus peut avoir un impact comme pour le public des orchestres symphoniques particulièrement âgé. La part de cette demande réalisée par les organisations individuelles peut dépendre de ce qu'elles font pour maintenir la sensibilisation pendant la période d'interruption des activités.



Référence :

Colleen Dilenschneider. « Which Cultural Entities Will People Return to After Reopening? », 8 avril 2020. https://www.colleendilen.com/2020/04/08/data-update-which-cultural-entities-will-people-return-to-after-reopening-april-8-2020/.


Musique : comment classique et jazz profitent du confinement ?


Depuis le début de la période de confinement il semble y avoir une nouvelle affection des consommateurs pour des genres habituellement mois exposés en ligne. Durant les premières semaines le volume de stream a chuté en moyenne de 15% à 20% ce qui peut s’expliquer par la diminution frappante des déplacements moments dans la journée propices à l’écoute en ligne. Toutefois, les plateformes de contenu de niche ont noté une croissance notable en particulier celles qui diffusent de la musique classique et du jazz. Le public semble prendre son temps pour écouter des musiques plus exigeantes et moins populaires. La fermeture des salles de spectacles incite des individus façonnés pour écouter les live à se tourner vers le streaming. De plus, du fait que beaucoup de personnes travaillent à la maison, elles se tournent vers des musiques adaptées à un environnement de travail de genre jazz, opéra, classique.



Référence :

Louis, Jean-Philippe. « Musique : comment classique et jazz profitent du confinement ». Les Echos, 12 avril 2020. https://www.lesechos.fr/tech-medias/medias/musique-comment-classique-et-jazz-profitent-du-confinement-1194302.


Les Québécois seront prudents et lents avant d’entrer à nouveau dans une salle de spectacles - RIDEAU


Un sondage de Léger 360, commandité par iCible et l’association RIDEAU cherche à évaluer à quel point la population québécoise sera prête à retourner à nouveau dans une salle de spectacle. L’enquête de Léger 360 a été menée entre le 24 et le 26 avril auprès de 1002 Québécois.es représentatifs de l’ensemble de la population du Québec âgée de 18 ans et plus. Au cours de la dernière année, les répondants au sondage avaient acheté au moins un billet de spectacle dans une proportion de 55 %.
Le sondage montre qu’une faible proportion seulement 8 % des personnes interrogées seraient prêtes à acheter immédiatement des billets à la réouverture des salles. Signe d’espoir, les consommateurs ayant acquis au moins un billet dans la dernière année éprouvent moins de craintes que l’ensemble de la population. En effet, près de trois acheteurs de billets sur dix (28 %) se sentiraient en confiance dans une salle de moins de 1 000 places, et près de la moitié (47 %) n’hésiteraient pas à fréquenter une salle de moins de 250 sièges. Les données correspondantes pour l’ensemble de la population sont respectivement de 22 % et 38 %. Parmi les principaux consommateurs ayant acheté plus de trois billets au cours de la dernière année, l’intention d’achat dans les premières semaines suivant la réouverture des salles grimpe à 41 %, ce qui constitue un signe encourageant pour la reprise de l’activité culturelle et des spectacles vivants. Le sondage mené par Léger 360 révèle que le niveau d’appréhension varie selon les régions du Québec. Les répondants habitant la région métropolitaine de Québec se montrent plus enclins à fréquenter à nouveau les salles de spectacles.



Référence :

Rideau. « Les Québécois seront prudents et lents avant d’entrer à nouveau dans une salle de spectacles - RIDEAU », 30 avril 2020. https://associationrideau.ca/fr/actualite/nouvelles/les-quebecois-seront-prudents-et-lents-avant-dentrer-a-nouveau-dans-une-salle-de-spectacles.


Les québécois et les évènements en ligne


Le Baromètre divertissement publié par Habo et Lepointdevente.com est une étude qui analyse l’évolution de l’attitude de divertissements des consommateurs québécois. L’étude a été conduite en ligne entre le 13 et 22 mai 2020 auprès de 1028 personnes vivant au Québec sélectionnées aléatoirement parmi les acheteurs du site Lepointdevente.com.
En mai 2020, les québécois assistent à la première vague de fermeture des salles de spectacles. L’étude révèle qu’un nombre croissant de québécois a assisté à un évènement en ligne depuis le début de la crise. En effet, un consommateur de divertissement sur 3 a assisté à un évènement en ligne au cours du premier mois de confinement. Les évènements majoritairement concernés sont les concerts, les spectacles de musiques et d’humour. Toutes les générations manifestent leur intérêt avec 46% des Milléniaux et 35% des Baby-Boomers. La principale plateforme de consommation est Facebook (38%) suivie de YouTube (23%) puis d’Instagram en particulier pour la génération Z (19%). La capacité de monétiser un évènement varie selon la catégorie d’évènement avec l’humour en tête de file suivi des concerts modernes ou classiques.


Référence :

Habo studio. « Les Québécois et les événements en ligne (édition 2, mai 2020) », 23 juin 2020. https://habo.studio/fr/les-quebecois-et-les-evenements-en-ligne-edition-2-mai-2020/.


De nouveaux modèles d'affaire


Les « live » : tenter de faire des œuvres utiles


En ces temps d’incertitude de nombreux musiciens se sont tournés vers les réseaux sociaux pour des « live ».
Le public ne pouvant pas se déplacer pour voir les artistes, certains décident de se rendre disponibles. Pour cela, des projets et initiatives sont développés. En Ontario, l’application Le Réveil est créée pour diffuser des prestations live et promouvoir le contenu francophone. Le Centre National des Arts a lancé une initiative avec Facebook qui consiste à choisir des artistes à travers le Canada qui auront un cachet de 1000$ pour leur performance. L’expérience Live a ses avantages. En effet, les artistes peuvent discuter avec le public qui pose ses questions par écrit. De plus, l’échelle de diffusion est plus large et peut toucher un public qui ne se déplace pas habituellement pour des shows en présentiel comme les parents de jeunes enfants. Toutefois, le flou qui règne sur le web concernant les droits d’auteurs fait mal à l’industrie sur le long terme. Le milieu a tardé à exploiter sérieusement le web et les géants peuvent profiter pour le moment d’un certain laxisme. Certaines alternatives existent face aux géants telles que Saquarespace, Patreon, Tipee ou bien Twitch qui permet le pourboire. Pour l’après il serait bien de réfléchir à des questions pour encadrer les « lives » sur le web et les réseaux sociaux dans le respect des œuvres des artistes.


Référence :

Labrèche, Louis-Philippe. « Les « live » : tenter de faire œuvre utile ». franconnexion.info (blog), 8 avril 2020. https://franconnexion.info/les- lives -tenter-de-faire-oeuvre-utile/.


Se tourner vers le web


Dans l’optique où les spectacles ne seraient toujours pas permis cet automne, certaines entreprises envisagent d’en présenter de façon exclusive et payante sur le web.
En cette période de crise on observe une transformation des modèles d’affaires du milieu des spectacles. D’abord, la billetterie en ligne lepointdevente.com a annoncé qu’elle travaillait à concevoir une plateforme de diffusion en ligne qui permettrait d’apporter de l’argent aux artistes. Ensuite, il y a un souhait que les artistes québécois se tournent vers des plateformes locales et non les géants du milieu tels que TouTube, Instagram et Facebook. Enfin, la créativité est appelée. Patrick Rozon par exemple a envisagé de présenter des spectacles dans une salle avec 150 télés et des spectateurs qui se connectent à distance pour y voir un humoriste.


Référence :

Gendron-Martin, Raphaël. « Se tourner vers le web ». Le Journal de Montréal, 11 avril 2020. https://www.journaldemontreal.com/2020/04/11/se-tourner-vers-le-web.

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